Ce qui se dit sur Sudbury, de beau et de pas beau, dans la littérature et les médias

samedi 6 septembre 2008

Extrait du journal Le Gaillard (1923)

Le Gaillard était le journal étudiant (1920-1924) du Collège Sacré-Cœur de Sudbury.

« Mon collège !… il n’est pas beau mon collège ! Non, pour sûr, il n’est pas beau. D’où sortait-il donc le barbare qui inventa ce style gothique rectangulaire ? Qui sait ? Peut-être était-il trop pauvre pour faire mieux, Alors, il n’avait qu’à laisser sa brique en tas et ne rien bâtir du tout. Ne rien bâtir ? S’il n’avait rien bâti, où serai-je, tout de même, moi ? Où serait ces deux cents enfants qui m’entourent dans cette salle d’études ? Oui, où serions-nous ? Ce pauvre qui ignore tout de l’architecture, était donc pauvre en sous, mais il était riche en pitié. Il a eu pitié de notre pauvreté. Il a vu tous ces Canadiens français de l’Ontario menacés de perdre leur langue d’abord, leu foi ensuite; il les a vus à peu près sans chefs, sans avocats, sans médecins, sans prêtres de leur race, et il a eu pitié. Il a pris le peu d’argent qui lui restait, juste assez pour assembler sans art quelques briques rouges, et derrière ces briques, il a logé le Dévouement… »[i]

[i] Extrait d’un article dans Le Gaillard, journal étudiant du Collège Sacré-Cœur (1920-1924), écrit par Georges Roberge, décembre 1923, p. 5, dans Plante, Albert, Vingt-cinq ans de vie française. Le Collège de Sudbury, Montréal, 1938, p. 109-110.

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